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Libération
Analyse

Face au Hezbollah, le gouvernement fléchit pour sauver la paix civile

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publié le 16 mai 2008 à 3h29

Le Hezbollah a remporté, hier, le bras de fer qui l'oppose au gouvernement (pro-occidental) de Fouad Siniora, celui-ci ayant dû annuler deux décisions prises le 6 mai à l'encontre du parti chiite. Celles-ci ont été à l'origine des violences intercommunautaires qui ont fait, officiellement, 65 morts et 200 blessés. Hier, la Ligue arabe a annoncé la conclusion d'un accord avec les différentes parties qui prévoit la reprise du dialogue sur la formation d'un gouvernement d'union nationale et la préparation d'une loi électorale.

Le Hezbollah a-t-il tenté un coup d'Etat ?

Oui, si l'on en croit les analystes politiques proches des forces du «14 Mars» (la majorité antisyrienne) qui évoquent la participation de gardiens de la révolution iraniens à la prise de contrôle de Beyrouth, le 9 mai. Non, selon les services secrets israéliens, très inquiets de la situation ; «Le Hezbollah n'a pas voulu faire comme le Hamas [dans la bande de Gaza, ndlr]. Il a compris que s'il prend totalement le pouvoir, il devra en assumer la responsabilité et exposer ses nombreux points faibles. C'est pourquoi, il lui est plus aisé de se trouver dans une situation où il est en position de force sans exercer le pouvoir», a estimé le général Amos Yadlin, chef des renseignements militaires, interrogé par Haaretz. Une certitude : le Parti de Dieu a montré qu'il voulait continuer à bâtir son propre Etat et n'accepterait aucune soumission au gouvernement. L'aéroport de Beyrouth, qui a rouvert hier, rest