(à Londres) «Je suis heureux de savoir qu'une enquête publique sera finalement ouverte concernant la mort brutale de mon fils. Il faut que le monde entier sache la vérité et que justice soit faite», a déclaré, hier, Dawood Moussa. Depuis cinq ans, cet homme se bat pour connaître les circonstances de la mort de son fils Baha, décédé en septembre 2003 alors qu'il était détenu par l'armée britannique à Bassora (sud de l'Irak). Mercredi, le ministère de la Défense britannique a enfin accepté que la Haute cour de justice ouvre une enquête publique, la première du genre sur les agissements des troupes britanniques en Irak. Arrêté en 2003, Baha Moussa avait été soumis à 36 heures d'interrogatoire musclé, pendant lesquelles il avait été cagoulé, privé d'eau et de sommeil aux côtés de neuf autres Irakiens. Des pratiques pourtant bannies par la loi britannique depuis 1972. Un examen post-mortem avait relevé sur son corps 93 blessures ainsi que les traces d'une tentative d'asphyxie. En 2007, pourtant, une cour martiale avait balayé la responsabilité de sept officiers dans la mort de Moussa. Seul l'un d'eux, plaidant coupable de «traitement inhumain», avait écopé de douze mois de prison. Depuis, le ministère de la Défense s'attelait à éviter le réexamen de cette affaire par la justice. Il a fini par céder à la pression, mercredi, des avocats de la famille. «L'armée n'a rien à cacher sur cette affaire, elle est soucieuse de tirer des leçons de ce terrible incident»,
La justice britannique rouvre le dossier d'un Irakien torturé à mort
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par Karine LE LOET
publié le 16 mai 2008 à 3h29