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Analyse

En tournée d'adieu, George W. Bush signe l'acte de décès d'Annapolis

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publié le 19 mai 2008 à 3h31

C'était le voyage de la dernière chance. Présenté comme un moment décisif dans le processus d'Annapolis, il devait permettre à George W. Bush d'annoncer quelques éléments d'accord dans les négociations en cours entre Israéliens et Palestiniens. Or, la tournée de cinq jours du président américain s'est achevée hier en Egypte sans qu'il n'ait mentionné le moindre progrès dans les efforts de paix. Dans son discours jeudi à la Knesset (le Parlement israélien), il n'a d'ailleurs évoqué que de manière sibylline et prophétique le processus de paix en envisageant à quoi ressemblerait la région lors du 120e anniversaire d'Israël : «Les Palestiniens auront la patrie dont ils rêvent et qu'ils méritent depuis longtemps, un Etat démocratique qui sera gouverné par la loi, respectera les droits de l'homme et rejettera le terrorisme.» Même si, en Egypte, il a réaffirmé qu'un accord de paix israélo-palestinien était toujours possible avant la fin de l'année, c'est bel et bien l'acte de décès d'Annapolis que Bush a signifié.

«Saint Graal». Il pouvait difficilement en être autrement dès lors que Bush, comme le souligne un diplomate européen, «n'a manifesté aucune volonté de convaincre les Israéliens» de faire des concessions. Lui-même ne semble plus guère convaincu de l'objectif déclaré d'Annapolis qui est de parvenir à un accord en 2008 en vue de la création d'un Etat palestinien avant la fin de son mandat. Ce but avait été fixé lors de la relance des négociations, en novembre 20