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Libération
Reportage

La junte garde la main sur l'aide

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publié le 20 mai 2008 à 3h32
(mis à jour le 20 mai 2008 à 3h32)

«Une micro-évolution», «des pas de fourmi». En Birmanie, les humanitaires étrangers font contre mauvaise fortune bon coeur. La frustration est grande parmi les ONG présentes à Rangoun. Après plusieurs jours d'attente, généralement à Bangkok, certains ont obtenu un visa pour entrer dans le pays. Mais impossible ou presque d'aller distribuer l'aide dans le delta de l'Irrawaddy, la zone la plus touchée par le cyclone Nargis, qui a ravagé la région il y a deux semaines. La plupart restent bloqués dans l'ancienne capitale Rangoun. La junte militaire au pouvoir ne veut voir - et montrer - que des Birmans portant secours à d'autres Birmans.

Anarchique. L'armée se charge de distribuer l'aide internationale tandis que les ONG comptent sur leur personnel local. Un personnel en nombre insuffisant, qu'il faut dès lors recruter et former. «C'est tout ce en quoi consiste notre travail actuellement : former», dit, amer, un expatrié. Il faut aller très vite : «Souvent la formation ne dure que deux jours, explique Myriam Pomerol, coordinatrice médicale d'urgence de Médecins du Monde (MDM). Mais ce sont des médecins, des infirmiers, pas de simples volontaires.» Souheil Reaiche, le chef de mission de Médecins sans frontières (MSF), veut croire à une ouverture. «Pour la première fois, les militaires m'ont appelé ce matin pour me dire qu'ils avaient besoin de latrines. Pour qu'ils fassent ce genre de demande, cela veut dire tout dire.» MSF vient d'arracher l'autorisation d'envoyer hu