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Libération
Reportage

Koutaïssi, capitale oubliée et amère

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publié le 21 mai 2008 à 3h33

A Koutaïssi (Géorgie). L'arrivée à Koutaïssi, l'ancienne capitale de la Géorgie, dans l'ouest du pays, offre toujours le même spectacle déprimant de centaines d'hectares d'usines en friche. Le centre historique affiche au contraire ses façades recouvertes d'échafaudages.

Le président pro-occidental Mikhaïl Saakachvili, en baisse dans les sondages, s'est aperçu qu'il ne pouvait plus ignorer la ville qui fut le coeur industriel du pays à l'époque soviétique et la capitale des rois géorgiens au Moyen Age. Un programme a été lancé pour restaurer le centre-ville et encourager le tourisme, sur lequel Tbilissi compte pour relancer une économie locale exsangue. Un autre projet, annoncé par le président dix jours avant les élections, prévoit de refaire de la ville la «deuxième capitale» du pays, avec pas moins de 17 000 nouveaux emplois à terme. Le gouverneur de la région d'Iméréthie, Mikhaïl Tchogovadze, peine à en faire le compte. «Tout a été calculé avec précision», assure-t-il en énumérant pourtant une série de projets : soutien à l'exploitation des carrières de granit, développement de l'aéroport, déménagement depuis Tbilissi de trois administrations mineures.

Chômage. «C'est sûr, ça fera du bien à la ville, ça donnera un peu de travail aux gars d'ici», reconnaît Koba, la vingtaine, employé sur un chantier. Mais il ne pardonne toujours pas à Mikhaïl Saakachvili d'avoir réprimé l'opposition descendue dans les rues en novembre, et de ne pas avoir enrayé le chôm