Bingo ! Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a frappé un grand coup en obtenant l'arrestation surprise de Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République du Congo (RDC). Bemba a été interpellé samedi dans l'une de ses résidences, près de Bruxelles. Présenté hier après-midi à la justice belge, son extradition à La Haye, siège de la CPI, pourrait prendre un à deux mois.
Bemba est la première personne arrêtée dans le cadre de l'enquête sur les crimes à grande échelle commis en République centrafricaine en 2002-2003. A l'époque, le mouvement politico-rebelle de Bemba, le MLC (Mouvement de libération du Congo) avait franchi le fleuve Oubangui pour secourir le régime d'Ange-Félix Patassé, menacé dans la capitale, Bangui, par des rebelles. Les miliciens du MLC «ont commis, dans le cadre d'une attaque systématique généralisée contre la population civile, des viols, des actes de torture, des atteintes à la dignité de la personne, des traitements dégradants et des pillages», selon le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo. L'ampleur des viols commis «est une caractéristique particulière de cette affaire». Une ONG centrafricaine a recensé 1 045 victimes, dont 480 viols. La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui a enquêté sur les crimes, s'est réjouie de ce «signal fort contre l'impunité».
Bemba, 45 ans, est le premier haut responsable arrêté à la demande de la CPI. Jusqu'à présent, seuls trois petits chefs de milice cong