Menu
Libération

L'insaisissable Michel Sleimane

Article réservé aux abonnés
publié le 26 mai 2008 à 3h36

De notre correspondante à Beyrouth. Lui ne s'est jamais porté candidat. Sorti du chapeau par l'opposition, puis adoubé par la majorité, renvoyé à sa caserne à douze reprises par des politiques qui, s'étant accordé sur son nom, refusaient de se réunir pour procéder à son élection, le général Michel Sleimane, commandant en chef de l'armée pendant dix ans, est, depuis hier après-midi, le douzième président de la République libanaise, sans chef de l'Etat depuis six mois. L'homme, dont le visage s'affiche sur tous les murs du pays, est le symbole du dénouement de dix-neuf mois de crise aux rebondissements tragiques, jusqu'à la nuit du 8 mai, au cours de laquelle le Hezbollah procédait à son coup de force dans les rues de Beyrouth. Moment où tout un pays a failli basculer dans le chaos. Hier, le Liban a célébré l'inespéré consensus autour du militaire, sur lequel personne n'aurait parié un sou quand la puissance tutélaire syrienne, qui l'avait promu à la tête de l'armée, avait retiré ses troupes en avril 2005, deux mois et demi après l'assassinat de l'ancien Premier ministre, Rafic Hariri.

Regard neuf. L'Intifada de l'indépendance : ces semaines du printemps 2005, où les Libanais sont descendus, par centaines de milliers et toutes confessions confondues, dans la rue pour dire «dehors» au régime de Bachar al-Assad, ont fait sortir de l'ombre le général et contribué à forger sa légende. Le gouvernement était alors dirigé par des fidèles de Damas. Les soldats, sous les ordres d