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Libération
Reportage

Vote «joué d'avance» pour les Birmans

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publié le 26 mai 2008 à 3h36
(mis à jour le 26 mai 2008 à 3h36)

Envoyé spécial en Birmanie. Près de cette salle de quartier du nord de Rangoun transformée en bureau de vote, ce n'est pas la foule des grands jours ce samedi matin. Mais approuver ou non une nouvelle Constitution, rédigée par la junte militaire au pouvoir depuis 1962, n'est pas le principal souci des Birmans tandis que le bilan du passage du cyclone Nargis est encore et toujours provisoire (133 600 morts et disparus). Seule les régions les plus touchées (le delta de l'Irrawaddy et l'ancienne capitale Rangoun) votaient samedi. Le reste du pays avait été aux urnes le10 mai.

«Inquiet». «C'est joué d'avance», explique Ko, jeune homme de 23 ans. Les premiers chiffres officiels affirment d'ailleurs que 99,07 % des électeurs des autres régions se sont rendus aux urnes pour une victoire sans appel du oui, avec 92,4 % des voix. Pourtant, Ko a voté non. «Ma mère n'a pas arrêté de me dire que c'était dangereux, que mon père et ma soeur qui sont fonctionnaires peuvent perdre leur travail, que je peux être arrêté. Mais je voulais leur dire le fond de ma pensée», lâche-t-il. avant d'avouer : «En fait je suis inquiet, très inquiet.» Son ami Soei le trouve «courageux» mais, bien qu'il partage ses opinions, a préféré cocher la case oui. Quant à Than, il n'a pas encore voté mais il affirme qu'il s'opposera au texte des généraux «pour qu'ils sachent que tout le monde n'est pas d'accord avec eux».

Car il s'agit bien d'un plébiscite. Personne ne sait e