Que va changer la mort du chef de la guérilla colombienne, Manuel Marulanda, à 80 ans ? Certaines familles d'otages, et le gouvernement colombien lui-même, semblent en attendre des évolutions pour les libérations des otages. Rien n'est moins sûr.
Qui succède à Manuel Marulanda ?
Dans le même communiqué qui confirmait que «le grand leader» était «parti», les Farc annonçaient que son successeur à la tête de la guérilla était Alfonso Cano. Pas de vacance du pouvoir donc, alors que certains prédisaient une guerre interne, au sein des Farc, habituées depuis leur création, en 1964, à n'obéir qu'à leur seul chef-fondateur Manuel Marulanda. Ses positions n'étaient jamais discutées, même au sein du Secrétariat des Farc, instance suprême de la guérilla, composée de six membres, et dirigée par Marulanda. Alfonso Cano, de son vrai nom Guillermo Sáenz, bientôt 60 ans, était considéré comme l'intellectuel de cette instance. D'où une étiquette, peut-être hâtive, de «modéré» capable d'ouvrir des négociations avec le pouvoir, face aux partisans de l'option militaire et de la prise du pouvoir par la force. «Avec Cano, il y a une possibilité de plus grande flexibilité des positions surl'échange des otages», affirme ainsi Alfredo Rangel, spécialiste militaire, directeur à Bogotá de la Fondation sécurité et démocratie. Issu des classes moyennes, formé dans des facs de droit et d'anthropologie de la capitale, puis aux jeunesses communistes, Alfonso Cano doit à ce