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Libération

Bras de fer entre Moscou et Tbilissi par drones espions interposés

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publié le 27 mai 2008 à 3h37

Envoyé spécial à Tbilissi «Vous avez vu les images, quand il se fait abattre par le Mig russe ? Oui ? Et celles-là aussi ? Regardez, on voit très bien les tranchées russes et les chars. Il y a même les coordonnées satellites, vous pouvez vérifier sur Google Maps» - le moteur de recherche qui affiche en détail les cartes du monde. Comme tous ses collègues, Chota Outiachvili, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, est très fier du nouveau jouet des forces armées géorgiennes. Son petit nom : Hermes, modèle 450. Les aventures de cet avion sans pilote, de fabrication israélienne, ont provoqué des tensions récentes entre la Géorgie et la Russie. Car c'est au-dessus de l'Abkhazie, la région indépendantiste soutenue par Moscou, que l'Hermes-450 a fait ses premiers vols. «Nos espions nous indiquaient des mouvements de troupes russes. Alors nous avons cherché à voir ce qui s'y passait plus précisément», explique Chota Outiachvili.

Appareils abattus. La situation dérape lorsque, le 20 avril, Tbilissi affirme qu'un de ses avions-espions a été abattu par un Mig-29 russe, avion de chasse que ni les Abkhazes ni les Géorgiens ne possèdent. Moscou, à l'unisson des séparatistes, affirme que le drone a été abattu par un chasseur L-39 abkhaze, un vieux modèle tchèque d'entraînement incapable de tirer des missiles air-air. Dans la foulée, les autorités russes envoient 500 soldats renforcer leur contingent dans la région. Officiellement chargés d'une mission de paix, ils sont