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Libération

La droite espagnole gère mal son virage modéré

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publié le 27 mai 2008 à 3h37

De notre correspondant à Madrid «Les ennemis du Parti populaire sont à l'extérieur du parti [en référence aux socialistes au pouvoir, ndlr], et non pas à l'intérieur.» Ce week-end, le chef de file du parti populaire (PP), Mariano Rajoy, s'est lancé dans une incantation aussi désespérée que vaine. Les médias conservateurs ironisaient hier sur la «formule creuse» ou l'«aveu d'impuissance» d'un leader aux abois. Tous les jours ou presque, une mauvaise nouvelle s'abat sur le grand parti de l'opposition qui fédère toute la droite et qui, malgré sa défaite aux législatives de mars, a obtenu plus de 10 millions de suffrages : le «numéro 2» du parti claque la porte sans explication ; le porte-parole parlementaire laisse son siège pour rejoindre le géant des télécoms Telefónica, la leader basque María San Gil justifie sa démission car le «PP a perdu ses principes». Même l'ancien Premier ministre José Maria Aznar (entre 1996 et 2004), jeune préretraité de la politique embauché par le magnat Murdoch, brise le silence sur les siens et hausse le ton contre «l'unité en péril».

Ces tumultes s'expliquent par le récent virage du PP vers «une opposition modérée et constructive», selon les termes de Rajoy. Ce Galicien barbu aux allures débonnaires a pris en 2004 les rênes du parti et misait alors sur une stratégie d'affrontement contre le socialiste Zapatero. Soutenus par la hiérarchie catholique et le quotidien El Mundo, et à grands coups