Envoyé spécial à Katmandou. Ils étaient des milliers, hier, dans les rues de Katmandou, à défiler aux cris de «Longue vie à la république !» «A bas la monarchie !» ou encore «Videz le palais royal !» Trop heureux d'entrer enfin en république, les habitants de la capitale népalaise n'ont même pas attendu l'annonce officielle de l'abolition de la monarchie en place depuis deux cent trente-neuf ans pour fêter ce tournant historique. La première session tant attendue de l'Assemblée constituante élue le mois dernier n'a débuté que dans la soirée, avec huit heures de retard, car les partis politiques ne parvenaient pas à trouver un consensus sur le fonctionnement des institutions à mettre en place.
Euphorie. La foule, elle, avait envahi les rues de la capitale, Katmandou, dès la fin de matinée, dansant, chantant et hurlant de joie. En face du centre de conférence qui devait accueillir la réunion, un petit groupe de volontaires peignait à tour de bras les mots «République du Népal» sur les visages des manifestants euphoriques. «A partir d'aujourd'hui, c'est nous, le peuple, qui allons diriger le pays», expliquait un étudiant, la figure peinturlurée de rouge. «Nous allons créer un nouveau Népal, démocratique et républicain», s'enthousiasme le professeur de sciences politiques et militant des droits de l'homme, Kapil Shrestha, ajoutant : «Cela fait trop longtemps que nous subissons une monarchie médiévale et archaïque. Aujourd'hui, nous avons ren