De notre correspondante à Amsterdam. L'affaire Nekschot, du nom d'un caricaturiste arrêté le 13 mai chez lui, à Amsterdam, agite depuis les Pays-Bas. Gregorius Nekschot a passé la nuit et toute une journée au poste, pendant que sa maison était perquisitionnée par dix policiers. Son téléphone portable, son disque dur, un disque externe, une clé USB, des livres et des carnets de croquis lui ont été confisqués. «Quand je suis rentré chez moi, raconte-t-il, j'ai vu que tous les livres avaient été déplacés sur les étagères. Je ne sais pas ce qu'ils cherchaient.» Paul Velleman, le procureur qui a ordonné l'arrestation, a fait savoir que le dessinateur pourrait être inculpé pour discrimination.
Statue.Huit dessins ont été retirés de l'Internet, mi-mai, sur ordre de la justice. Ces croquis, pourtant, ne sont pas les exemples les plus choquants de l'humour parfois très grinçant de leur auteur. Ils montrent un vieux baba cool néerlandais faisant le signe love & peace et ce commentaire, «Ce n'est que la seconde génération», alors qu'il est braqué par un grand Noir. Ou encore cette statue bizarre, un gros Néerlandais, chaîne au pied, qui porte sur son dos un Noir aussi corpulent que lui, bras croisés et tétine à la bouche, sous cette légende : «Et maintenant, aussi un monument à l'esclavage pour le contribuable autochtone blanc» - critique croisée de la multiplication des monuments à l'esclavage aux Pays-Bas et du débat sur le statut des Antilles néerlandaise