La culture, de nouveau, est en révolution. Les progrès fulgurants de la technologie numérique, l'emprise croissante de l'offre gratuite sur l'Internet bouleversent ses canaux de diffusion, bousculant les acquis des producteurs, des diffuseurs et des artistes. Par ailleurs, une partie des gouvernants jugent que le modèle mis en place par André Malraux a fait son temps, suscitant l'inquiétude de nombreux créateurs qui craignent un retrait de la puissance publique, que le pouvoir croissant des opérateurs et des financiers privés viendrait remplacer. La nouvelle donne audiovisuelle et la mutation brutale des médias d'information ajoutent encore au désordre.Certes la culture reste au coeur de l'action politique et l'Etat en France est toujours présent aux côtés des artistes. Mais les progrès de la logique libérale à l'échelle du monde font craindre une marchandisation générale de la création tandis que l'effacement des repères collectifs fait peser la menace d'un éclatement relativiste, individuel ou tribal des mouvements culturels, en même temps que la puissance des mécènes contemporains réveille le spectre de la censure insidieuse des artistes.
Quelle place pour la création dans la France de 2008? Comment comprendre – et le cas échéant combattre – les évolutions brutales qui frappent le cinéma, la télévision, le théâtre ou les arts plastiques ? Comment l'art peut-il participer au renforcement du lien citoyen ? Quel rôle pour l'Etat et les collectivités locales ? Quell
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par Laurent Joffrin, Max Armanet
publié le 2 juin 2008 à 7h00
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