Onze mois après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, est à la peine, menacé par son propre camp. «Nous sommes en chute libre, reconnaissait la semaine dernière un ministre au quotidien The Guardian. Nous devons arrêter l'hémorragie.» Pour y parvenir, certains travaillistes sont prêts à envisager une solution des plus radicales : sacrifier la tête de leur leader sur l'autel du parti.
Car l'Ecossais a perdu la confiance des Britanniques. Pour preuve, la Berezina aux élections locales encaissée le 1er mai. Le Labour enregistrait 24 % des voix, son plus mauvais score depuis quarante ans, et lâchait, en chemin, les rênes de la capitale. Quelque temps plus tard, les conservateurs remportaient la législative partielle de Crewe et Nantwich, dans le nord-ouest du pays, leur première victoire dans ce type de scrutin contre le Labour depuis trente ans. Une impopularité grandissante refletée par un sondage paru ce week-end, 75 % des interrogés désapprouvent la gestion de Gordon Brown.
«Poids mort» . Tout avait pourtant bien démarré pour l'Ecossais. Confronté à la menace terroriste - une double attaque avortée à la voiture piégée à Londres et un attentat contre l'aéroport de Glasgow en juillet 2007 - le nouveau Premier ministre s'était montré d'une fermeté exemplaire. Efficace encore, il l'avait été face à la résurgence de la fièvre aphteuse ou des premiers balbutiements de la crise de la banque Northern Rock. Depuis tout est allé de travers. Plom