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Libération
Reportage

A Naples, les Roms craignent de nouvelles attaques

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publié le 4 juin 2008 à 3h44
(mis à jour le 4 juin 2008 à 3h44)

Envoyé spécial à Naples. Casoria, banlieue nord de Naples. A l'ombre d'une bretelle d'autoroute, au détour d'un virage encombré d'une montagne de ces immondices qui font désormais partie du paysage napolitain, vivent sept familles tsiganes d'origine serbe. Ce jour-là, le chef du camp, Dragan Alexi

Le sentiment anti-Rom a dégénéré près de Naples le mois dernier, après qu'une adolescente du camp tsigane roumain de Ponticelli a été accusée d'avoir tenté de kidnapper un bébé. Elle n'a échappé au lynchage des habitants que grâce à la police. Mais les expéditions punitives et les coktails molotov lancés quelques nuits plus tard sur les cabanes et les caravanes tsiganes ont provoqué l'évacuation précipitée de six campements roms en vingt-quatre heures. Sous la protection des forces de l'ordre et les hurlements de la foule qui lançait des pierres, plusieurs centaines de familles ont dû laisser derrière elles des habits, des jouets, de la nourriture, et même leurs chiens.

«Aucun effort». A quelques pas des voitures de police en faction devant le camp calciné de Ponticelli, les jeunes du quartier achètent des cigarettes à l'unité et le papier pour rouler leurs joints à la buvette ambulante. Ici, personne ne regrette les Roms. «Les choses vont sûrement changer, pense Matteo Di Fiore, un résident de Ponticelli, accoudé au comptoir. Berlusconi est d'accord pour les faire partir. Parce qu'ils ne font aucun effort pour travailler.»

Pour de nombreux Italiens,