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Libération

L'aide au bon vouloir de la junte

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publié le 4 juin 2008 à 3h44

Le constat est dressé par un humanitaire qui tient à rester anonyme : «Nous sommes très limités dans nos mouvements en Birmanie. Les autorités souhaitent contrôler, sinon distribuer, l'aide aux sinistrés. C'est contraire à notre charte. Et l'acheminement se fait au compte-gouttes.»

Un mois après le passage du cyclone Nargis en Birmanie, qui a causé la mort ou la disparition d'au moins 133 600 personnes, les Nations unies font cependant état d'un léger mieux. «Il est un peu plus aisé de se rendre dans le delta de l'Irrawaddy, au sud, souligne Elisabeth Byrs, la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. Mais il y a toujours une suspicion et une peur des autorités à l'encontre d'ONG qu'elles ne connaissent pas.» D'où une lenteur bureaucratique constatée par des humanitaires pour obtenir visas et laisser-passer.

A ce jour, dans la région la plus sinistrée du pays, au sud, seuls 49 % des rescapés ont bénéficié d'une aide internationale. «Sur les 2,4 millions de sinistrés, précise Elisabeth Byrs, nous estimons que 1,3 million de Birmans ont reçu une aide.»

Du 20 mai au 1er juin, 222 vols internationaux ont acheminé près de 1 700 tonnes d'aliments et d'équipements. 16 entrepôts opérationnels ont été ouverts, 14 autres devraient voir le jour, indique l'ONU. De son côté, le Programme alimentaire mondial a distribué pour l'heure une première ration de riz à 575 000 personnes dans les régions les plus affectées du delta. Et esti