Signe d'un durcissement idéologique du régime ou d'une lutte de plus en plus acharnée entre factions, la petite communauté bahaï fait à nouveau l'objet de persécutions en Iran. Avec la récente arrestation de six responsables, une femme et cinq hommes, celle-ci n'a plus de direction. Le septième membre - une femme - de ce comité d'ailleurs très informel et très discret avait déjà été appréhendé le 5 mars. Détenus à Téhéran, ils sont accusés d'«avoir agi contre la sécurité nationale et d'avoir noué des liens avec des étrangers».En janvier, 54 membres de cette communauté, estimée à quelque 300 000 personnes (5 millions dans le monde), ont été condamnés à des peines de prison, trois d'entre eux à quatre ans, les autres à un an avec sursis. Les juges les accusaient de prosélytisme à Chiraz, une des villes où les membres de cette religion monothéiste fondée au XIXe siècle sont nombreux.
Sacrilège. Persécutés depuis l'avènement de la République islamique, en 1979, - ils l'étaient aussi épisodiquement du temps du chah - les bahaïs, dans leur majorité, n'ont pourtant jamais voulu quitter l'Iran. Pour le régime islamique, leur foi est sacrilège puisque, tout en vénérant le prophète Mahomet, ils croient à l'existence d'un dernier messager de Dieu, Bahaullah, mort en 1892, et enterré, circonstance aggravante, en Israël, près de Haïfa.
Les premières années de la révolution ont été terribles pour les bahaïs. Les neuf membres de leur assemblée spirituelle ont disparu, sans doute exéc