De notre correspondant à Washington. Finalement, Obama. «Notre heure est arrivée», a proclamé mardi soir le sénateur de l'Illinois devant une foule surexcitée de 17 000 supporters réunie dans un stade de Saint Paul, dans le Minnesota. Certains portaient des tee-shirts siglés «Nous rêvons encore», représentant en médaillon le sénateur métis aux côtés du leader noir assassiné Martin Luther King.
Parfois la larme à l'oeil, la foule avait clairement le sentiment d'assister à un moment historique. Dehors, 15 000 militants qui n'étaient pas parvenus à pénétrer dans l'enceinte, où un drapeau américain géant avait été fiché près du podium, scandaient sans fin le nom de ce phénomène politique qui, enfin, venait de décrocher l'investiture du Parti démocrate.
«Adversaire idéal». Les «superdélégués», que sa rivale Hillary Clinton (lire page 4), avait supplié de ne pas se prononcer jusqu'à la fin des primaires, ont soudain fait pencher la balance en faveur du sénateur. Le président George W. Bush a remarqué, en félicitant le premier «candidat africain-américain», que «les Etats-Unis [avaient] beaucoup changé». Ce que la presse américaine appelle le «phénomène Obama» est passé par là.
«Depuis le début de ma campagne, seize mois se sont écoulés», a d'abord observé le candidat, âgé de 46 ans. Avant de lancer : «Parce que vous avez décidé qu'il devait y avoir un changement à Washington ; parce que vous croyez que cette a