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Libération

Les Vingt-Sept à la recherche de l'union sur l'immigration

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publié le 5 juin 2008 à 3h45

L'Union européenne veut-elle se lancer dans la «chasse aux clandestins», comme l'affirment les associations de défense des immigrés et des droits de l'homme ? L'adoption, prévue aujourd'hui, par les ministres de l'Intérieur des Vingt-Sept, d'un projet de directive harmonisant les conditions de reconduite à la frontière des étrangers sans papiers, qualifié de «directive de la honte» par ses opposants, cristallise les passions au moment où la question des «clandestins» - plusieurs millions dans l'Union - est de retour sur le devant de la scène politique, notamment en Italie et en France.

Pourquoi forger une politique européenne d'immigration ?

L'Europe est un espace unique de libre circulation, sans frontière interne (sauf avec le Royaume-Uni et l'Irlande). Autrement dit, une fois les frontières externes de l'Union franchies, les étrangers non communautaires (il ne s'agit que d'eux, les Européens ayant un droit absolu au séjour) peuvent circuler librement d'un pays à l'autre, ce qui suppose un minimum d'harmonisation des règles en matière de condition des étrangers afin de s'assurer qu'ils seront traités partout d'une façon équivalente. Le problème est que les droits nationaux des Vingt-Sept sont très éloignés les uns et des autres et que chacun défend son système bec et ongles puisqu'il est forcément le meilleur. C'est pour cela que la politique européenne d'immigration se résume, pour l'instant, à des normes minimales et non à une harmonisation proprement dite. Surtout, les Et