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Libération
Reportage

L'obélisque d'Axoum, symbole d'une fierté retrouvée

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publié le 9 juin 2008 à 3h49

Dans un corset de fer, l'obélisque brisé repose sur le sol d'Axoum (nord de l'Ethiopie) depuis son retour au pays en 2005. Mais sa réinstallation est imminente. Sur un piédestal, à côté de sa grande soeur, la stèle trônera bientôt, plus imposante qu'à l'époque de son rapt par les Italiens. Car lorsque les troupes fascistes l'emportent, en 1937, après avoir vaincu l'Ethiopie, le monument est à terre depuis plus de mille ans. C'est en trois morceaux qu'il part vers Rome, en camion puis en bateau. Ce symbole des origines de la civilisation éthiopienne arrive dans la capitale italienne pour le quinzième anniversaire de la marche sur Rome qui porta Mussolini au pouvoir. Une revanche de l'Italie, défaite par l'Ethiopie en 1896 lors de la bataille d'Adoua. Mais aussi une référence à l'Empire romain cher au Duce.

Un traité signé en 1947 stipule que les objets dérobés doivent être restitués. Mais le gouvernement italien fait la sourde oreille. A un ambassadeur éthiopien, il suggère même, dans les années 60, de résoudre le problème en apposant la mention : «Don de l'Ethiopie» sur le socle de l'obélisque. S'en suivent plusieurs décennies de controverses, marquées par une mobilisation croissante d'intellectuels de tous bords, italiens et éthiopiens, relayés par les politiques.

Foudre. La nuit du 27 au 28 mai 2002, date de la fête nationale éthiopienne, reste gravée dans les mémoires des militants de la cause de l'obélisque. Coïncidence ébouriffante pour les athées, miracle p