Menu
Libération

Le Maghreb, terreau de choix pour Al-Qaeda

Article réservé aux abonnés
publié le 10 juin 2008 à 3h49

La multiplication des attentats en Algérie a des causes multiples, des plus internationales aux plus locales. L'effet est quasi-mécanique : depuis qu'Al-Qaeda est en recul en Irak, ses activités sont en hausse sensible dans le Maghreb. A partir de début 2007, l'armée américaine, efficacement épaulée par les milices sunnites d'Al-Sahwa (le Réveil, en arabe), a porté des coups de plus en plus durs à la mouvance jihadiste en Irak, tarissant le flux de candidats au martyre venus du monde arabe. Or, on estime qu'en 2005, au plus fort de la vague d'attentats-suicides en Irak, le quart des kamikazes d'Al-Qaeda venait des trois principaux pays du Maghreb : Algérie, Tunisie et Maroc. Confrontés à un début de débandade en Irak, certains jihadistes maghrébins ont préféré rentrer clandestinement au pays pour y mettre en oeuvre leur savoir-faire. Autre facteur important : la Syrie contrôle mieux sa frontière, rendant le passage en Irak difficile. Pour autant, le potentiel de mobilisation causé par la guerre reste fort auprès de la jeunesse maghrébine.

Injustice. A ce sentiment d'injustice, causé par l'intervention américaine en Irak, il faut ajouter celui causé par le chômage endémique, le népotisme, l'arbitraire policier et l'absence de perspectives d'avenir, comme l'ont montré les troubles de la fin de semaine dernière à Redeyef en Tunisie et à Sidi Ifni, dans le sud du Maroc. Résultat, les recruteurs de la mouvance jihadiste réorientent la colère destructrice des candidats au martyre,