Q
uel est le sens de cette invitation?
C’est une invitation très politique parce que c’est un signe d’ouverture, une demande de reprise de dialogue avec le régime syrien. C’est aussi une invitation qui s’inscrit dans une optique de Realpolitik: pour de nombreuses questions au Moyen-Orient - Irak, Liban, Palestine - la Syrie reste un pivot même si ce pays n’a plus le même poids diplomatique et stratégique qu’au temps du père de Bachar el-Assad, Hafez. Et puis il y a une volonté d’affaiblir indirectement l’Iran car le bras de fer s’intensifie entre Téhéran et la communauté internationale. Or, si la relation irano-syrienne avait été renforcée par la guerre contre l’Irak et la mise au ban de la Syrie par la communauté internationale, elle est plus problématique aujourd’hui. L’Occident tente de réduire les liens qui existent entre les deux pays, notamment en faisant des gestes en direction de Damas.
B
achar el-Assad et d’autres dirigeants de la région sont invités le 13 juillet au sommet pour l’Union pour la Méditerranée. Paris aurait-il pu ne pas l’inviter aux festivités du 14?
Il y a une bienséance diplomatique, j’imagine. Mais pour Bachar el-Assad, ça a un autre sens. C’est la première fois qu’il est invité à la fête nationale française. C’est un geste fort. Les 13 et 14 juillet, il y aura certainement des rencontres entre Syriens et Français où on abordera la question des rapports avec le Hezbollah et le Hamas mai