Jamais un pays - l'Afghanistan - n'aura absorbé en six ans autant d'hommes et de milliards d'euros pour d'aussi médiocres résultats sur le plan militaire comme sur celui de la reconstruction. Sur le théâtre des opérations, 60 000 hommes, appuyés par une armée afghane en cours de constitution, n'arrivent toujours pas à juguler une insurrection fondamentaliste pourtant mal armée, mal équipée et peu entraînée. Remédier à cette situation était d'ailleurs l'un des objectifs du sommet de l'Otan à Bucarest, début avril.
Pour la reconstruction, l'invraisemblable gabegie, dénoncée par nombre d'experts, fait que l'Afghanistan restera longtemps comme le mauvais exemple parfait de la communauté internationale. C'est en principe pour y remédier qu'une conférence internationale s'ouvre aujourd'hui à Paris. Elle réunira les présidents Nicolas Sarkozy et Hamid Karzaï, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et les représentants de 65 pays, plus 15 dirigeants d'organisations internationales.
Avant sa venue, le président afghan a fait savoir qu'il comptait obtenir plus de 50 milliards de dollars supplémentaires (32 milliards d'euros) sur cinq ans dans le cadre de la Stratégie nationale de développement pour l'Afghanistan (ANDS). Environ 17 millions devraient être consacrés aux infrastructures, dont l'Afghanistan est toujours largement dépourvu, 14 à améliorer la situation sécuritaire, en particulier à former une police à ce point vénale qu'elle est devenue une plaie pour la population.
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