De notre correspondante à Casablanca. Leur arrestation, en décembre 2006, avait permis aux autorités de démanteler la plus importante filière «irakienne» installée au Maroc. Mardi soir, les 27 membres de la «cellule de Tétouan», ville du détroit d'où étaient originaires les responsables du réseau, ont été condamnés à des peines allant d'une à huit années de prison. Ils étaient accusés d'avoir envoyé des combattants marocains sur le front irakien. Au total, depuis l'invasion américaine, et majoritairement entre 2005 et 2006, date à laquelle Al-Qaeda appelait à resserrer les rangs sur le jihad irakien, les services marocains ont recensé quatre-vingt personnes ayant quitté le pays avec l'intention d'aller combattre en Irak. Cinquante seulement ont pu mener leur projet à terme, dont dix ont réussi des attentats-suicides, et une dizaine sont aujourd'hui entre les mains des forces de la coalition à Bagdad.
Syrie incontournable. Tête pensante basée à l'étranger ; coordinateur et recruteurs installés au Maroc : la quinzaine de cellules démantelées à ce jour ayant un lien plus ou moins direct avec l'Irak fonctionnaient toutes selon le même mode opératoire. Une fois recrutés par des agents locaux, les combattants embarquent le plus souvent pour la Turquie, seul pays de la région à ne pas exiger de visas pour les Marocains. Dans une moindre mesure, les départs sont organisés via la Libye, l'Angleterre ou l'Arabie Saoudite. De là, s'organise le passage en Syrie, étape incontournable sur