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Libération

Les Sud-Coréens s'enfièvrent contre les importations de boeuf américain

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publié le 12 juin 2008 à 3h51

De notre correspondant à Tokyo. Après cent jours au pouvoir, l'état de grâce est terminé pour le président sud-coréen, Lee Myung-bak, élu cet hiver malgré les preuves de son implication dans un scandale financier. Hostiles aux importations de boeuf américain qu'il a autorisées en décidant de la levée de l'embargo, les Sud-Coréens expriment depuis dix jours leur mécontentement en descendant massivement dans la rue. Le mouvement de contestation est déjà qualifié par les médias sud-coréens de «révolution des chandelles», les manifestants ayant pris l'habitude, à la nuit tombée, d'allumer des bougies lors de sit-in interminables et de marches. Des rassemblements ont dégénéré et les accrochages avec les forces de l'ordre ont fait plusieurs blessés. Lundi, un manifestant est mort après s'être immolé par le feu.

Le GNP (Grand parti national, conservateur), le parti du président, a été étrillé lors d'un scrutin local qui avait valeur de test. Après ce désaveu dans les urnes, et face aux menaces de boycott de la nouvelle session parlementaire annoncées par l'opposition (Parti démocratique, gauche), elle aussi hostile à tout import de boeuf américain, Lee Myung-bak a préféré, il y a quelques jours, annuler le discours qu'il devait prononcer au Parlement. Le Président semble acculé à revenir sur sa décision de lever l'embargo. Un porte-parole du GNP, proche du chef d'Etat, a reconnu «réfléchir avec humilité» à la crise. À Séoul, le gouvernement sud-coréen annonce déjà qu'