De notre correspondante à Londres. Des visages juvéniles coiffés d'un béret rouge hantent cette semaine les écrans britanniques. Trois jeunes hommes d'un régiment de parachutistes stationné dans la province de Zaboul, dans le sud-est de l'Afghanistan, tombés dimanche sur les terres afghanes. Daniel Gamble, 22 ans, Nathan Cuthbertson et David Murray, 19 ans, ont succombé lors d'un attentat-suicide sur le bord de la route. Ils étaient en mission en Afghanistan depuis deux mois et gagnaient, rapporte le tabloïd The Sun,«moins que des agents de la circulation». La Grande-Bretagne a passé la barre des 100 soldats tués en Afghanistan depuis le débarquement des troupes en 2001. «Ça va finir par tourner au désastre, pire que l'Irak», prédisait un père en deuil interrogé par The Daily Mail, un autre tabloïd.
«Mission floue». «Quand ils ont débarqué sur le sol afghan aux côtés des Américains, les britanniques avaient une mission claire, décrypte Charles Heyman, ex-major de l'armée et expert en question de défense. Il s'agissait de détruire les camps d'entraînement d'Al-Qaeda et de traquer les gros bonnets de cette organisation responsable du 11-Septembre. Depuis, l'objectif est devenu : installer une démocratie de type occidentale à Kaboul. Une mission floue, peu réaliste et qui ne risque pas de s'achever rapidement.»
Du côté du gouvernement, on refuse de donner une date butoir pour le retrait des 7 800 Britanniques présents sur le terr