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Libération

Chirac, un poète à l'accent poutinien

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publié le 13 juin 2008 à 3h52

De notre correspondante à Moscou. «Spassiba bolchoe !» Recevant hier au Kremlin le prix d'Etat de la Russie, catégorie «humanitaire», Jacques Chirac aura tout de même conclu son discours de remerciement par deux mots de russe, pour dire «merci beaucoup», avec l'accent français. Une vieille légende, soigneusement entretenue à Moscou comme à Paris, voulait que l'ancien président français parle couramment le russe. Pour preuve, Jacques Chirac a plusieurs fois raconté lui-même comment dans sa folle jeunesse il avait traduit rien moins que le poème en vers de Pouchkine, Eugène Onéguine (plus de 300 pages). Le nouveau président russe Dmitri Medvedev, qui remettait hier à Jacques Chirac son prix doté d'1 million de roubles (28 000 euros), n'a pas manqué de rappeler ce haut fait. Et de souligner aussi les mérites de Jacques Chirac pour avoir agi «pas seulement comme un homme politique, mais comme un être humain».

Sanscrit. Entre l'âge de quinze et vingt ans, Jacques Chirac avait eu pour professeur un vieux Russe blanc qui, d'abord censé lui enseigner le sanscrit, constata qu'il manquait de disposition pour cette langue et proposa de l'initier plutôt au russe, a raconté l'ancien élève lui-même. Quant à sa traduction d'Eugène Onéguine, Chirac a avoué qu'aucun éditeur n'en avait voulu. du moins tant qu'il n'était pas devenu une personnalité politique de premier plan.

Interrogé hier par Libération pour savoir s'il n'aurait pas un peu oub