Un engagement à hauteur d'environ 21 milliards de dollars (14,3 milliards d'euros), des discours lénifiants et beaucoup de voeux pieux : la conférence internationale de Paris sur l'Afghanistan n'a guère semblé hier prendre la mesure de la situation dramatique dans laquelle est tombé le pays sept ans après la chute des talibans. Du grand spectacle avec plus de 80 délégations - 68 pays et 17 institutions internationales - réunies sous le parrainage de Hamid Karzaï, Nicolas Sarkozy et du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Mais on voit mal, quand bien même les participants ont exhorté Kaboul à lutter contre la corruption et à consolider un état de droit précaire, comment le président afghan pourrait inverser des phénomènes qu'il a lui-même largement contribués à créer.
«Peuple martyr». Karzaï a cependant présenté un ambitieux plan de développement de 50,1 milliards de dollars (34 milliards d'euros) sur cinq ans, axé prioritairement sur les infrastructures, la sécurité, l'éducation et l'agriculture. Les promesses d'aide sont loin d'atteindre ce chiffre puisqu'elles avoisinent 21 milliards de dollars. «C'est un succès parce que nous nous attendions dans nos rêves à 17 milliards. Nous n'attendions pas une somme aussi considérable», a déclaré Bernard Kouchner. La moitié de cette somme sera versée sous deux ans par les Etats-Unis, a indiqué Laura Bush, la femme du président, qui conduisait la délégation américaine. De son côté, Sarkozy a annoncé «un renforcement