C'est la diplomatie de la girouette. En novembre, l'Elysée tend la main à Damas, rompant la politique d'isolement initiée par Jacques Chirac depuis l'assassinat de Rafic Hariri ; en catimini, deux très proches collaborateurs du Président - Jean-David Levitte et Claude Guéant - se rendent alors à deux reprises en Syrie sans même en informer Bernard Kouchner, pourtant plongé jusqu'au cou dans l'imbroglio libanais.
En décembre, c'est le divorce : au Caire, Nicolas Sarkozy prend acte qu'il n'a rien à attendre du régime syrien et suspend sa coopération avec lui. En juin, c'est à nouveau le retour en grâce du président Bachar al-Assad pour avoir fait preuve de bonne volonté dans l'élection du général Michel Sleimane à la présidence libanaise, le 25 mai. Comme Libération l'avait annoncé dès mercredi, le président syrien, a bien été invité à Paris les 13 et 14 juillet, y compris à assister dans la tribune officielle au traditionnel défilé militaire sur les Champs-Elysées.
Autocrate. Le dictateur syrien sera donc accueilli avec tous les honneurs d'une République subitement amnésique de tout ce qu'elle reprochait naguère au régime baasiste. Le jeune président ne sera pas seul : tous les participants au sommet marquant la naissance de l'Union pour la Méditerranée (UPM) seront aussi dans la tribune, dont d'autres autocrates comme le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali. C'est d'ailleurs la raison du tapis rouge déroulé pour Al-Assad : il vient conforter, par sa présenc