A mesure que le pouvoir zimbabwéen accentue la répression contre l'opposition, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent sur le continent africain pour condamner la surenchère de Robert Mugabe. Une lettre, signée par 14 anciens présidents et plusieurs personnalités africaines de premier plan, dont Kofi Annan, Angélique Kidjo et Youssou N'Dour, et Desmond Tutu, a été publiée vendredi appelant à des élections «libres, transparentes et justes», le 27 juin (1). Ce jour-là doit se tenir le second tour de la présidentielle, que le leader du Mouvement démocratique pour le changement (MDC) a failli remporter dès le premier tour, le 29 mars. Morgan Tsvangirai affirme même avoir gagné le scrutin et a dénoncé un trucage des résultats par la commission électorale, qui a mis plus d'un mois pour les publier.
Autre signe du début de lâchage de Mugabe par ses pairs : la Zambie voisine a décidé d'octroyer le statut de réfugié politique à une dizaine d'opposants zimbabwéens. Depuis avril, le régime de Mugabe n'a cessé d'accentuer la pression sur l'opposition : le MDC estime que 66 de ses militants ont été tués. Vendredi, Mugabe a appelé les «war vets», les anciens combattants de la guerre d'indépendance, dont il est le champion, à reprendre les armes. Il a menacé ses propres citoyens d'une «guerre» en cas de victoire de l'opposition. Cette semaine, Tsvangirai a été arrêté à quatre reprises avant d'être relâché. Jeudi, le secrétaire général du MDC, Tendai Biti, a