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Libération

Nucléaire : mission sans espoir pour l'UE à Téhéran

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publié le 14 juin 2008 à 3h53

Pour l'Union européenne et les Etats-Unis, les jeux sont faits : l'Iran ne renoncera jamais à son projet d'enrichissement d'uranium. Comme la Russie et la Chine veulent ou feignent de croire qu'il reste encore un espace pour le dialogue, le diplomate en chef de l'Union européenne, Javier Solana, et plusieurs diplomates européens de haut rang seront ce week-end à Téhéran. But du voyage : montrer, en particulier aux pays suspicieux tels l'Indonésie, le Brésil ou l'Afrique du Sud, qu'ils auront tout tenté pour convaincre le régime iranien de rejoindre la table des négociations. A l'évidence, l'erreur de la CIA sur l'Irak, lorsque l'agence avait estimé que Saddam Hussein cachait des armes de destruction massive - prétexte à l'invasion américaine - pèse toujours sur les pays occidentaux lorsqu'ils lancent des accusations contre l'Iran. D'où ce voyage, dont les diplomaties occidentales n'attendent rien, estimant au contraire qu'il va permettre à Téhéran de gagner du temps en faisant traîner l'examen des nouvelles propositions qui lui seront transmises.

Car Javier Solana n'arrive pas les mains vides. Il est porteur d'un document de trois pages élaboré en mai par les six grands pays impliqués dans les négociations avec l'Iran (les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne). Le texte propose une nouvelle coopération en échange de la suspension de l'enrichissement et développe l'offre de juin 2006 qui n'avait suscité aucune réponse de la partie irani