La mise en garde est sévère. Le président afghan, Hamid Karzaï, a menacé hier d'envoyer des troupes au Pakistan pour «détruire les repaires de terroristes, au nom de la légitime défense», a-t-il asséné lors d'une conférence de presse. «Quand ils traversent la frontière depuis le Pakistan pour venir attaquer et tuer les forces de sécurité afghanes et les soldats de la coalition, a ajouté le président afghan, cela nous donne le droit d'en faire autant.»
Le Premier ministre pakistanais, Yusuf Raza Gilani, est vite intervenu pour déclarer que son pays ne permettra «aucune ingérence» dans ses affaires intérieures. Les déclarations de Karzaï interviennent deux jours après l'attaque spectaculaire de la prison de Sarposa (à Kandahar, sud du pays), suivie de l'évasion d'un millier de détenus, dont près de 400 talibans.
Vendredi, un kamikaze avait précipité un camion piégé contre la porte de l'établissement. Un commando avait ensuite pris d'assaut la prison à l'arme légère et au lance-roquettes. Neuf policiers et un enfant auraient trouvé la mort dans l'attaque.
Depuis, les forces afghanes et internationales se sont lancées dans une chasse à l'évadé. La police afghane a indiqué que 27 insurgés ont été tués et 20 prisonniers repris. Dans le même temps, elle a adressé une mise en garde aux habitants qui hébergeraient des fugitifs et lancé aux prisonniers un appel à la reddition.
Confronté à des attaques croissantes des talibans depuis le début de l'année, Kaboul peine à