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Libération

Les Coptes victimes de l'intolérance

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Egypte.
publié le 16 juin 2008 à 3h54

De notre correspondante au Caire Allongé dans son lit d'un hôpital copte, frère Yohanes a les yeux brillants. Dans les couloirs passent des moines en robe noire, bonnet brodé et croix tressée. Il y a deux semaines, Yohanes était ramassé à l'aube dans le désert par la police. Laissé là pour y mourir, pense-t-il, après avoir, selon ses dires, été torturé une nuit en compagnie de deux autres moines, toujours hospitalisés.

Les trois hommes auraient été enlevés par des Bédouins après un raid armé contre leur couvent d'Abou Fana, près de Mallawi, à 300 kilomètres au sud du Caire. Selon des sources sécuritaires citées par la presse, un musulman a été tué et quatre autres moines sévèrement blessés lors de l'assaut. Les affrontements ont éclaté lorsque les chrétiens, munis d'une autorisation gouvernementale, ont entrepris de construire un mur autour de terres dont leurs voisins musulmans revendiquent la propriété. Les moines blessés par des rafales de mitraillettes assurent que leur couvent ne possède pas d'armes à feu et de ce fait nient que la victime musulmane ait pu être tuée par l'un d'eux. Une enquête est en cours. Ces événements ont provoqué la colère des Coptes, furieux que le gouverneur de la région ait d'emblée exclu la piste confessionnelle, d'autant que les moines s'étaient déjà plaints par le passé d'avoir été attaqués sans que la sécurité ait été renforcée aux abords du monastère.

Emoi. A chaque heurt, l'Etat répète qu'il n'y a pas de sédition confessionnelle en Egypte. S