Depuis une semaine, des groupes rebelles sillonnent l'est du Tchad, passant d'une localité à une autre, apparemment sans rencontrer de résistance. Lundi soir, le président Idriss Déby a mis en cause l'attitude passive, selon lui, de l'Eufor, la force européenne déployée dans cette zone pour protéger les déplacés et les réfugiés du Darfour voisin. Hier, Javier Solana, au nom de l'UE, a rétorqué que l'Eufor accomplissait son mandat «de manière stricte».
Quelle est la stratégie des rebelles ?
En janvier, les groupes armés opposés au président tchadien, Idriss Déby, avaient parcouru plusieurs centaines de kilomètres, d'est en ouest, pour échouer aux portes du palais du chef de l'Etat, à N'Djamena, repoussés in extremis par les forces loyalistes, avec l'aide de Paris. Cette fois, ils semblent jouer au chat et à la souris avec les troupes gouvernementales, entrant dans une localité pour la quitter quelques heures plus tard. D'après des sources militaires, les rebelles n'ont pas l'intention de cibler la capitale, mais de marquer leur territoire, avant le début imminent de la saison des pluies, laquelle rend les mouvements plus compliqués. «Ils testent aussi les réactions de l'Eufor et de la France», affirme Jérôme Tubiana, auteur d'un rapport récent sur le conflit entre Tchad et Soudan (1)
Le Soudan est-il derrière ces nouvelles attaques ?
Hier, le pouvoir de N'Djamena a accusé le Soudan d'avoir attaqué ses hommes à la frontière. Depuis le début du conflit au Darfour (février 20