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Libération
Interview

«Nous risquons d'assister au retour des vieux démons»

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publié le 19 juin 2008 à 3h57

De notrecorrespondant à Bruxelles (UE) Comment sortir de la crise dans laquelle le non irlandais au traité de Lisbonne a replongé l'Union ? Les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement se retrouvent aujourd'hui et demain, à Bruxelles, pour essayer d'esquisser une solution. Leur doyen, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker qui siège au Conseil européen depuis janvier 1995, estime que l'intégration communautaire demeure une nécessité dans un monde où l'Europe pèsera de moins en moins.

L'Irlande est-elle isolée ?

Le non irlandais a la même signification que les non français ou néerlandais de 2005. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui veulent à tout prix isoler l'Irlande, la mettre sur le banc des accusés et l'obliger à choisir entre le traité de Lisbonne et la sortie de l'Union. Jamais on n'aurait dit ça à la France, donc on ne peut pas le dire à l'Irlande. C'est condescendant, arrogant et cela amplifie les problèmes. Nous devons d'abord écouter aujourd'hui le Premier ministre irlandais qui esquissera quelques voies de sortie et nous verrons si nous pouvons le suivre sans remettre en cause la substance du traité de Lisbonne. Si nous ne trouvions pas cette voie et si nous devions continuer sur la base du traité de Nice, dont nous disons tous qu'il est insuffisant pour alimenter la machine communautaire, il faudra alors que nous ayons recours aux coopérations renforcées.

Donc, une Europe à plusieurs vitesses ?

Ce serait la conséquence logique qui se dégagerait d'u