De notre correspondant à Bruxelles (UE). Cela n'a pas fait un pli. La directive sur le renvoi des étrangers sans papiers a été approuvée à une large majorité, hier, par le Parlement européen réuni à Strasbourg : 367 voix pour, 206 contre et 109 abstentions. La droite, qui réunit notamment les conservateurs du PPE-DE et les libéraux de l'ADLE, a massivement voté en faveur du texte. La gauche, elle, s'est divisée : si une majorité d'entre elle a rejeté le texte, les socialistes espagnols et allemands ont voté pour et les travaillistes britanniques se sont réfugiés dans l'abstention. Aucun amendement n'ayant modifié le texte du compromis entériné le 5 juin par les vingt-sept Etats membres, le projet de directive est donc définitivement adopté.
Pas de contrainte. Ce texte est violemment critiqué par une partie de la gauche européenne (celle qui n'est pas au pouvoir), par les associations de défense des droits de l'homme qui l'ont qualifié de «directive de la honte», par la Confédération européenne des syndicats, par le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Louise Arbour, ainsi que par les pays d'émigration qui lui reprochent son caractère trop répressif. Mais cela n'a pas fait faillir la détermination de l'Union qui a voulu envoyer un signal de fermeté aux migrants potentiels. Car la réalité politique européenne est là : 21 des 27 Etats membres ont des gouvernements conservateurs ou libéraux et le Parlement européen est majoritairement à droite. Il aurait donc