L'élargissement de l'Union européenne est, de facto, suspendu. La Croatie, mais aussi l'ensemble des pays des Balkans ainsi que la Turquie, devront attendre que les Vingt-Sept aient réglé leurs querelles de ménages : «Sans traité de Lisbonne, pas d'élargissement», a martelé à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy, à l'issue du sommet européen, vendredi. La chancelière allemande, Angela Merkel, ou encore le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, ont eux aussi exclu fermement toute future adhésion si le traité de Lisbonne, rejeté par les Irlandais le 12 juin, n'entre pas en vigueur.
Pression. «Un certain nombre de pays qui ont des réserves sur le traité de Lisbonne sont les plus allants pour l'élargissement, a noté le chef de l'Etat. Pour l'élargissement, il faut l'unanimité. Je trouverais très curieux que l'Europe ait du mal à se mettre d'accord sur ses institutions et qu'elle soit d'accord pour admettre un 28e, un 29e, un 30e membre, ce qui compliquera encore son fonctionnement.» La pression s'accroît sur la République Tchèque, qui hésite à poursuivre le processus, sur la Pologne, dont le président eurosceptique, Lech Kaczynski, tarde à signer la loi de ratification, mais aussi sur l'Irlande qui se retrouve un peu plus en position d'accusée.
Car, à la différence de ce qui s'est passé en juin 2005, au lendemain du double non franco-néerlandais au projet de Constitution, les dirigeants européens ont, cette fois, décidé de poursuivre le pr