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Libération

Un Tibet sans Tibétains, étape du jour de la flamme olympique

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publié le 21 juin 2008 à 3h58

La «flamme sacrée» arrive ce matin à Lhassa. Un petit tour autour du Potala et puis s'en va. Le parcours, prévu sur trois jours, a été écourté à la journée de samedi et limité à la seule capitale tibétaine. «Des ajustements en raison du tremblement de terre au Sichuan le 12 mai», a expliqué le Bocog, organisateur des JO de Pékin, qui ne fait aucune allusion aux émeutes du 14 mars, ni à celles qui ont agité le Tibet pendant des semaines. L'annonce a été faite mercredi et le nouveau parcours reste secret. «A cause du tremblement de terre, le parcours de la flamme a changé de sens, affirme l'agence de presse Xinhua, la torche est devenue un signal d'unité face à l'immense tragédie.»

Selon le Tibet Daily, 30 000 lanternes et ballons ont été accrochés dans les rues de Lhassa, ainsi qu'une multitude de slogans mêlant valeurs patriotiques, olympiques et multiethniques. Toujours selon la presse officielle, la situation est pourtant «revenue à la normale». La présence des forces de l'ordre, près d'une dizaine de milliers d'hommes selon les associations de droits de l'homme basées à Hongkong, brouille quelque peu le message.

Le Tibet est fermé depuis plus de trois mois. Ni touristes ni journalistes étrangers n'y ont accès. Les 50 médias accrédités, dont une dizaine étrangers, qui suivront la flamme olympique à Lhassa n'auront guère l'occasion de rencontrer des Tibétains. «La plupart des gens comme moi n'ont pas le droit de sortir», a dit à l'AFP