Menu
Libération

L'opposition réduite au boycott

Article réservé aux abonnés
par Thomas Hofnung et Max QUINCEY
publié le 23 juin 2008 à 3h59

A Harare Entre deux maux, la participation à un scrutin tronqué ou le boycott laissant la voie libre à Robert Mugabe, Morgan Tsvangirai a choisi le moindre pour ses partisans menacés de représailles sanglantes par le pouvoir. Hier, le chef du principal parti de l'opposition au Zimbabwe, le MDC (Mouvement pour le changement démocratique), a tranché : à cinq jours du second tour de la présidentielle du 27 juin, il a annoncé qu'il renonçait à se présenter face au sortant, Robert Mugabe. «Nous cessons de participer à ce qui est une parodie de processus électoral, entachée de violence et illégitime», a-t-il dit après une réunion du conseil national de son parti.

Le 29 mars, il avait viré en tête au premier tour, avec 48 % des suffrages exprimés, contre 43 % à l'autocrate sortant, au pouvoir depuis 1980. Un véritable coup de tonnerre dans un pays verrouillé par le régime de Robert Mugabe. Depuis, les exactions n'ont cessé de se multiplier contre les partisans, supposés ou réels, de l'opposition, très vraisemblablement majoritaire dans l'ex-Rhodésie (Libération des 21 et 22 juin). «200 000 personnes ont été déplacées, plus de 86 partisans du MDC ont été tués, plus de 20 000 maisons ont été brûlées et plus de 10 000 personnes blessées dans une orgie de violence», a assuré hier Morgan Tsvangirai.

Vétérans. Plutôt partisan d'aller aux urnes, il a dû tenir compte de l'opinion de sa base, qui craignait une vague de représailles sur le terrain durant le scrutin, et sur