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Libération

Le silence sud-africain profite à Mugabe

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publié le 24 juin 2008 à 4h00

De notre correspondante à Johannesburg. Malgré l'annonce du retrait du candidat de l'opposition Morgan Tsvangirai dimanche, le régime zimbabwéen a appelé ses partisans à continuer de faire campagne pour le second tour de la présidentielle, le 27 juin. Que le vote ait lieu ou non, la victoire sera servie sur un plateau d'argent à Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980. Mais le «Père de la nation», devenu un despote mégalomaniaque, n'a plus aucune légitimité. Sans surprise, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont appelé la communauté internationale à ne pas soutenir le régime du président Mugabe. La Nouvelle-Zélande a annoncé un renforcement de ses sanctions. Les pays occidentaux ont toutefois peu de moyens de pression contre Mugabe - qualifié «d'escroc et d'assassin» par Bernard Kouchner. Tous estiment que la balle est dans le camp de l'Afrique et, en particulier du président sud-africain, Thabo Mbeki, qui joue le rôle de médiateur au nom de la Communauté de développement des pays d'Afrique australe (SADC).

Ambassade. Seule l'Afrique du Sud et le Mozambique (où transitent la plupart des marchandises importées au Zimbabwe) sont en mesure de faire plier Mugabe. Dimanche, Mbeki a appelé Tsvangirai et Mugabe à continuer les pourparlers visant à former un gouvernement d'union nationale.

Réfugié à l'ambassade des Pays-Bas, Tsvangirai s'est dit prêt à négocier si les violences s'arrêtent, alors qu'hier la police avait une nouvelle fois investi le siège de son parti à Harare. L