Menu
Libération

La guerre de la drogue est loin d'être gagnée

Article réservé aux abonnés
publié le 26 juin 2008 à 4h02

De notre correspondant à Bogota. Pour la journée mondiale de lutte contre la drogue, aujourd'hui, l'ONU a dû reconnaître un échec : en Colombie, la manière forte ne marche pas. Le premier pays producteur de cocaïne, avec 60 % de l'offre mondiale, a vu la surface de ses champs de coca augmenter l'an dernier, malgré un effort record d'éradication. Selon l'office de l'ONU contre la drogue et le crime (UNODC), dont les satellites surveillent depuis 1999 l'évolution des cultures, la plante, base de la poudre blanche, a atteint presque 100 000 hectares en 2007, soit 27 % de plus qu'en 2006. «C'est une surprise et un choc», a commenté le directeur de l'UNODC, Antonio Maria Costa.

Le gouvernement conservateur du président Alvaro Uribe a en effet mis les bouchées doubles pour réduire la production de drogue. Les aspersions d'herbicide par avion, méthode décriée pour ses conséquences sanitaires et écologiques, associées à des campagnes d'arrachage manuel par des journaliers, auraient permis d'éradiquer en 2007 218 000 hectares de coca - sur un même champ, la plante est parfois éradiquée plusieurs fois.

Sacrifice. L'effort est en grande partie financé par les Etats-Unis, à travers les 450 millions d'euros annuels du «plan Colombie». Mais ce sont la police et les paysans colombiens qui paient le prix humain de cette guerre, de nombreux champs se trouvant protégés par la guérilla marxiste ou des milices d'extrême droite. Ce sacrifice n'aurait eu qu'un seul résultat positif l'an der