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Libération

Le Sénat somme télévisions et radios de «positiver» l'actualité

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publié le 27 juin 2008 à 4h03

Il a fallu moins de cinq minutes au Sénat roumain (chambre haute du Parlement) pour voter mercredi - à l'unanimité ! - l'une des lois les plus controversées depuis que la Roumanie a renoué avec la démocratie. Les télévisions et les radios roumaines pourraient être bientôt contraintes de diffuser 50 % d'informations positives. «On parle trop des choses qui ne vont pas, on montre trop le mauvais coté de la vie, il faut équilibrer la balance», affirme Gheorghe Funar (Parti de la Grande Roumanie, extrême droite) l'un des initiateurs du projet. Selon lui les informations négatives ont un effet irréversible sur «la santé et la vie des gens».

11 septembre. Exemple d'information positive ? «Parler des succès enregistrés par les jeunes Roumains à l'étranger, ou des bonnes performances de l'économie», lance Ioan Ghise (Parti national-liberal, centre droit), l'autre initiateur du projet. Perplexité dans les médias : «Comment fera-t-on le partage, car une information positive pour quelqu'un peut être négative pour quelqu'un d'autre ?» affirme un journaliste.

Pour y donner une réponse, le Sénat a chargé le Conseil national de l'audiovisuel (CNA) - le CSA local - de trouver les critères afin de déterminer quelles sont les informations «positives» et quelles sont les «négatives». Le CNA n'entend pas les choses de la sorte. «C'est aberrant ! se révolte Gelu Trandafir, membre du CNA. On demande au CNA de se transformer en minist