De notre correspondant à Johannesburg Un sixième mandat de cinq ans, pour Robert Mugabe, «réélu» hier à Harare à l'issue d'un second tour où il était seul en lice. Le plus vieux chef d'Etat africain - il est âgé de 84 ans, dont 28 au pouvoir - a obtenu un peu plus de deux millions de voix lors de ce scrutin boycotté par le leader de l'opposition Morgan Tsvangirai, vainqueur avec une belle avance du premier tour. Mugabe a été réélu avec 90 % des suffrages exprimés, nombre d'électeurs dans les campagnes ayant été forcés de se rendre aux urnes. Plus de 200 000 électeurs ont tout de même osé voter vendredi pour Tsvangirai (dont le nom figurait toujours sur les bulletins), qui s'était retiré de la course devant l'ampleur des violences contre ses partisans, et 130 000 votants ont barbouillé leurs bulletins, souvent avec des insultes à l'encontre de Mugabe. Le scrutin a aussi été marqué par une forte abstention.
Olivier. Dès aujourd'hui, le numéro 1 zimbabwéen fera face à ses pairs africains, réunis depuis hier à Charm El-Cheikh (Egypte) pour un sommet de l'Union africaine. «Je veux voir quel doigt là-bas est propre», a déclaré Mugabe, toujours aussi provocateur. Jeudi, il avait conspué le très despotique roi du Swaziland qui avait jugé que le second tour ne serait pas crédible. Il y a peu de chances que les leaders africains répondent à l'appel du MDC (le Mouvement pour le changement démocratique, le parti de Tsvangirai) et du prix Nobel de la paix Desmond Tutu qui les ont e