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Libération

Une vie plombée

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Réfugiée en France sous l'ère Mitterrand, cette ancienne des Brigades rouges est menacée d'extradition. Trente ans après les années de plomb, l'Italie ne parvient pas à tourner la page.
publié le 30 juin 2008 à 4h05
(mis à jour le 30 juin 2008 à 4h05)

Cela fait deux mois que Marina Petrella se laisse sombrer dans ce qu'elle appelle sa «chambre mortuaire» : une minuscule pièce d'isolement à l'hôpital psychiatrique de Villejuif, seulement «meublée» d'un lit scellé au sol et d'un seau hygiénique. Face à des murs blancs et nus, elle n'a ni radio ni télévision, ni lecture d'aucune sorte. De toute façon, ses lunettes lui ont été confisquées. Depuis la visite de deux parlementaires, le communiste Patrick Braouezec et la verte Dominique Voynet, on lui a juste concédé l'accès à un cabinet de toilette. «Le deuil sera le dernier cadeau d'amour que je pourrai faire à mes deux filles», dit cette Italienne de 54 ans, qui refuse que ses enfants la voient mourir à petit feu. «Vidée» par dix mois de prison, Marina Petrella n'arrive plus à boire, ni à manger. Elle est dans «un état dépressif gravissime», traverse «une crise suicidaire franche et très inquiétante», ont diagnostiqué les médecins de la maison d'arrêt de Fresnes. Ce sont eux qui l'ont fait hospitaliser, jugeant son «état totalement incompatible avec le maintien en détention». La vie de cette ancienne membre des Brigades rouges (BR) a basculé le 21 août 2007, lorsque son passé l'a rattrapée, trente ans après son enrôlement dans le terrorisme d'extrême gauche.

«J'ai pris un TGV dans la tête», nous a-t-elle confié par l'intermédiaire de son avocate, quelques jours après la signature, par le Premier ministre François Fi