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Libération

Pour sauver Peshawar, l'armée rompt la trêve avec les talibans

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publié le 1er juillet 2008 à 4h07

C'est le paradoxe de Peshawar : les partis islamistes, qui gouvernaient toute la province depuis 2002, ont été rayés de la carte aux élections législatives de février, mais dans l'ombre, ceux qui prêchent l'islamisation du Pakistan par les armes ont pris leur relais et n'ont jamais été aussi puissants et dangereux. Si on ne les voit quasiment jamais, les talibans pakistanais ou leurs avatars sont désormais bien là, agissant depuis leurs planques de la banlieue, multipliant kidnappings et assassinats, menaçant les barbiers et les vendeurs de cassettes vidéo, tyrannisant la petite minorité chrétienne. D'où le climat de terreur qui règne actuellement dans cette ville de trois millions d'âmes, capitale de la province de la Frontière-du-Nord-Ouest, l'un des quatre Etats qui forment le Pakistan, et que les habitants les plus favorisés commencent à fuir.

Base. Pour le gouvernement pakistanais, le risque est que Peshawar passe sous le contrôle des groupes radicaux quelques mois après le revers électoral des partis prônant peu ou prou la même idéologie. Et, au-delà, que les islamistes se servent de cette grande cité populeuse et difficilement pénétrable comme base arrière pour préparer des attentats dans les autres villes du pays, dont Islamabad, à seulement une heure et demie de route.

C'est dans ce contexte que l'armée pakistanaise a entrepris samedi une série d'offensives dans le district tribal de Khyber. Celui-ci commence à une quinzaine de kilomèters de Peshawar et se termine par