Dans la course vers la réforme constitutionnelle, l'UMP espère franchir aujourd'hui l'obstacle turc. A Matignon, les principaux responsables du parti majoritaire - présidents des deux chambres, des groupes, et des deux commissions des lois - vont tenter de mettre au point un compromis acceptable tant par les députés que par les sénateurs. Les premiers avaient institué dans le projet de Constitution «modernisée» un référendum obligatoire pour l'entrée dans l'Union européenne de pays représentant plus de 5 % de sa population. Mais les seconds avaient supprimé cet amendement qui visait implicitement mais très clairement la Turquie, au motif qu'il avait déjà provoqué de gros dégâts diplomatiques.
Furieux, de nombreux députés avaient aussitôt fait savoir qu'ils ne voteraient pas la réforme dans ces conditions. Vendredi, une cinquantaine d'entre eux ont signé une tribune (publiée sur le site Rue 89) réaffirmant qu'ils jugent «indispensable» que les Français soient consultés «pour tout nouvel élargissement qui modifierait les équilibres au sein de l'UE».
«Simplicité». Trois des signataires - Richard Mallié, Patrick Devedjian et Frédéric Lefebvre - ont planché ce week-end sur la rédaction d'un compromis. Ils proposent la création d'un référendum d'initiative populaire «spécifique pour les questions d'adhésion». En première lecture, les députés et les sénateurs ont déjà institué, à la demande de la gauche, une possibilité de référendum sur toutes que