(à Sao Paulo). Français et Européens qui prévoyiez des vacances d'été en Amérique latine, méfiez-vous. La «directive retour» sur l'immigration, votée le 18 juin par le Parlement européen, a provoqué une réelle levée de boucliers outre-Atlantique. Du rio Grande à la Terre de Feu, les gouvernements ont, à demi-mots, menacé les Européens de représailles.
Vincent Vialard, un jeune Bordelais de 31 ans, a fait l'expérience de cette mauvaise ambiance. Ce même 18 juin, il atterrit, avec un ami, à l'aéroport de Rio de Janeiro pour un séjour d'un mois au Brésil : ils se font refouler manu militari, reconduits sans justification par un gradé de la police fédérale. «Il nous a dit qu'un de ses amis avait été expulsé de France, et donc que nous n'étions pas les bienvenus.» Vincent Vialard et Fabrice Valade - 33 ans - présentent pourtant des justificatifs en règle : passeports d'une validité supérieure à six mois et billet retour, comme l'exige le consulat brésilien à Paris. Le policier remplit cependant deux ordres d'expulsions alléguant une «insuffisance de moyens de subsistance» pour le séjour des deux jeunes Français. Ceux-ci affirment pourtant avoir montré 400 euros en liquide chacun, ainsi que des cartes de crédit en cours de validité. La législation brésilienne signale que les étrangers de passage au Brésil doivent justifier avoir de quoi assurer leurs besoins durant leur séjour, mais elle ne précise pas le montant. Aucun détail n'est d'ailleurs disponible avant