Mais pourquoi se lancer dans cette galère? Ce samedi 23 février 2002 Ingrid Betancourt est enlevée par la guérilla colombienne des Farc, avec son amie et directrice de campagne électorale, Clara Rojas, sur une petite route entre Florencia et San Vicente del Caguán, 16.000 habitants, à environ 400 km au sud-ouest de Bogotá. Les autorités militaires lui avaient fortement déconseillé de faire le voyage par la route… tout en refusant de mettre un hélicoptère à sa disposition: c'était la jeter dans la gueule de la guérilla.Mais la candidate à la présidentielle de mai 2002 tient à tout prix à atteindre San Vicente. Le maire est un des seuls du pays à appartenir au parti qu'elle a elle-même fondé, quelques années auparavant, le parti Vert Oxygène. Or, San Vicente entre dans une période troublée. La ville est au cœur de cet immense territoire, grand comme la Suisse, concédé depuis trois ans à la guérilla par le président sortant Andrés Pastrana pour tenter d'y parler de paix. Mais les négociations ont échoué. Depuis plusieurs mois d'ailleurs, les Forces armées révolutionnaires de Colombie ont repris leur politique d'enlèvements de militaires et de personnalités politiques. Et la guérilla a utilisé «son» territoire pour s'y renforcer militairement.
Acharnée.
Trois jours avant ce 23 février, donc, Andrés Pastrana a envoyé ses troupes. 15.000 soldats tentent de reconquérir l'enclave des Farc. Pastrana se rend à San Vicente y replanter le drapeau colo
Betancourt, une fausse Jeanne d’Arc devenue symbole
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Demonstrators attend a march for the release of kidnapped Colombian politician Ingrid Betancourt in Nice, southeastern France April 6, 2008. Betancourt, a dual French-Colombian citizen captured six years ago, and three U.S. contractors are among the high-profile hostages held in secret jungle camps by the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC, guerrillas. REUTERS/Eric Gaillard (FRANCE) (Archive (Reuters))
par JEAN-HÉBERT ARMENGAUD
publié le 3 juillet 2008 à 0h43
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