Au crédit de qui faut-il mettre la libération d'Ingrid Betancourt?
Du président Uribe. Des forces armées colombiennes aussi. Mais d'abord d'Uribe. Il a fait preuve de courage et d'habileté. C'est lui qui a pris la décision de l'opération. Elle aurait pu se terminer mal donc il fallait être courageux. Heureusement, ça s'est bien terminé. C'est une opération qui se prépare depuis neuf mois et la phase finale dure depuis 3 mois. Il y avait un risque immense mais ça a marché. Il faut dire bravo à Uribe. Chapeau vraiment !
Quel bénéfice politique peut tirer Uribe de cette libération?
Avant la libération, il y avait une situation confuse entre le président Uribe et la Cour Suprême de justice (l'élection présidentielle de 2006 pourrait être invalidée, ndlr). L'enquête sur la parapolitque (les liens entre paramilitaires et politiques, dont certains proches d'Uribe, ndlr) va continuer. Mais tout cela va passer à l'histoire. En fait, on n'a jamais été aussi proches d'une seconde réélection d'Uribe. Il est très apprécié dans l'opinion publique et aujourd'hui, sa politique complexe - il a tenté de négocier tout en adoptant une stratégie très ferme vis-à-vis des Farc - donne des résultats.
Ce succès est-il un rude coup pour la diplomatie française?
Je ne crois pas. Le 5 décembre, le président français s'est adressé directement à Manuel Marulanda, le chef des Farc (décédé depuis, ndlr) et il a désigné très clairement la guéri